J6 - Trois états dans la même journée
Samedi matin, nous quittons Periyar et le Kerala. Nous sommes de nouveau réveillés par le bruit ambiant de bon matin. Il semblerait qu’à la liste de sons que j’ai entendus hier je doive ajouter l’appel à la prière par le muezzin. Je n’ai pas entendu mais Ludo, Guilhem et Florent si. Trois confirmations depuis trois chambres différentes, c’est sans doute vrai !
Nous prenons un petit-déjeuner rapide, à base de petite
bananes essentiellement ! Allez zoup, on clôture les valises et on rejoint
tout le monde au minibus. Nous partons avec un petit peu de retard sur le
planning ambitieux mais il est tout de même avant 9h quand nous quittons
Periyar, direction Madurai dans le Tamil Nadu.
Nous avons choisi de terminer cette semaine de vacances dans
le Sud en passant par Madurai parce que la route sera moins longue que de
retourner à Cochin pour prendre l’avion vers le Nord. Et au passage, on aura un
rapide aperçu du Tamil Nadu et de la ville de Madurai.
Nous traversons quelques villes mais surtout une région très
agricole. Champs de maïs, bananeraies, champs de canne à sucre, rizières,
palmeraies, champs de blé. C’est très vert et très joli ! La descente de
la montagne est beaucoup plus rapide de ce côté, c’est agréable ! Et la
route est belle. D’ailleurs, Adrien supporte très bien le traitement de choc
que je lui ai administré !! Ouf !
Il y a pas mal de monde qui travaille dans les champs, des
femmes essentiellement. Nous croisons également des vaches et beaucoup de
chèvres.
Dans les villes, c’est le bazar ! Beaucoup de tuktuk et
de scooters et des gens, partout. On a remarqué qu’ils étaient souvent pieds nus !
On commence à voir la pauvreté aussi, des baraquements de fortune en guise de
maison, des bâtiments délabrés. Le bordel de fils électriques est toujours
drôle à voir !!
Il y a aussi énormément (et le mot est faible) de temples.
Les temples tamouls ne passent pas inaperçus avec toutes leurs couleurs. Il y
en a partout, des petits. Les maisons sont aussi souvent colorées. Adrien a
plusieurs fois dit qu’il trouvait tout ça très joli !
Le chauffeur nous a fait une petite blague : il s’est
trompé de route mais ne s’en est pas rendu compte. Il avait mis Google Maps en
mode piéton l’andouille et on ne s’en était pas rendus compte. Du coup, on
était sortis de la route principale, on a dû faire une demi-heure de détour
environ. Résultat, on s’est retrouvés à passer sur des petites routes dans des
petits villages où notre minibus ne passait pas inaperçu !! Florent monte
à côté de lui pour finir la route et le guider jusqu’à leur hôtel à Madurai pour déposer les valises.
Finalement, il est 12h30 donc nous décidons de rester à
l’hôtel pour déjeuner. Il y a des plats occidentaux pas trop chers, c’est
parfait ! Pour l’essentiel, nous commandons des pâtes, SANS chilli et SANS
poivre. Sinon, chaque fois, ça arrache !!!! La serveuse vient me voir
parce que mon plat se cuisine habituellement avec du chilli et si on n’en met
pas, ça n’aura pas du tout le même goût… est-ce que je suis sûre de ne pas
vouloir de chilli ? Oh que oui, je suis sûre ! Le seul risque que je
prends, c’est de sentir le goût des aliments !!!
Un autre serveur vient taper la causette. Il est fan de foot
et en voyant le t-shirt du PSG que porte Benjamin, il se met à nous énumérer
tous les joueurs qu’il aime bien ! Pour sûr, il va regarder la coupe du
monde !! Par contre, petit couac… alors qu’on a presque fini de manger, il
vient nous annoncer que le plat de Caro n’est finalement plus disponible.
Timing étrange… elle répond qu’elle va manger dans les plats des enfants qui
sont plutôt très copieux. Et quelques minutes après, il apporte finalement sa
commande ! On n’a rien compris mais c’était trop tard, Caro avait mangé et
on devait partir…
Il nous reste 2 heures pour faire un tour dans le centre de
Madurai avant de prendre la route de l’aéroport. Le chauffeur est en galère,
Florent le guide. Madurai est une assez grande ville, 1,3 million d’habitants.
Et quand on se rapproche de Meenakshi Temple, les routes sont de plus en plus
étroites ! Est-ce que c’est vraiment une bonne idée de se rapprocher si
près en mini-bus ?
Le chauffeur trouve finalement un endroit où nous laisser,
devant la West Tower de Meenakshi Temple. Les enfants font
« wouaaaaaaaaaah » en chœur. Ce temple est un must-see, l’un des
temples en activité les plus importants dans le pays.
Je me mets en mode paparazzi. Ce temple est vraiment
impressionnant. Devant la Tour Ouest, des gens nous informent que le temple est
fermé jusqu’à 16h. On savait qu’on n’aurait pas le temps de rentrer. Un autre
mec nous dit que vers la tour Nord, à la Madurai Gallery, on peut monter sur le
toit et avoir une belle vue. « C’est gratuit, allez voir, Madurai
Gallery. » On part donc dans cette direction.
Tout autour du temple, la zone est piétonne et regorge de
petits commerces en tous genres. Il y a beaucoup de monde à traîner et à
attendre l’ouverture du temple. Nous sommes les seuls étrangers ! Il y a
des gens qui dorment sous les arcades, des gens assis qui attendent on ne sait
quoi, des vendeurs à la sauvette qui nous alpaguent. Mais ils ne sont pas trop
insistants.
On rentre dans la Madurai Gallery qui est en fait une
boutique d’art et d’antiquités. On demande au gars si on peut monter sur le toit.
Pas de problème. Il nous accompagne. Sa boutique s’étend sur 3 ou 4 étages. Et
en haut, superbe vue sur le temple ! On fait évidemment des photos de
famille !!
Le gars est très sympa. Il explique notamment que 30 à 40% des touristes étrangers de Madurai sont des Français. C’est sans doute dû au fait que Pondichéry, ancien comptoir Français, est dans la même région du Tamil Nadu.
En redescendant, on lui achète des petits souvenirs pour le
remercier de son accueil. C’est à peu près 4 fois plus cher qu’ailleurs donc on
ne s’éternise pas trop quand même ! Mais les enfants sont ravis de leurs
petits éléphants !
On continue le tour du temple pour admirer les quatre
entrées. Les gens nous regardent évidemment et nous sourient beaucoup. J’adore
l’ambiance et je m’arrête discuter et prendre les gens en photo. L’un des
hommes nous explique en français qu’il travaille avec les touristes. Il est
tailleur et sa boutique est juste à côté. Si on veut y passer, il ne faut pas
hésiter ! Il a une tête marrante avec ses cheveux orange. Il semblerait
que les Indiens ne soient pas fans des cheveux blancs donc ils se les teignent
et les couleurs sont parfois… étranges !
Les enfants ont la cote et, alors qu’on est arrêtés à
discuter, un monsieur demande si c’est ok de faire une photo avec les femmes de
son groupe. Pas de problème : une femme, deux femmes, trois femmes
entourent les enfants. Une autre décide au dernier moment de s’ajouter. Une
autre arrive en courant pour être aussi sur la photo et au final le monsieur
vient aussi ! Tout le monde rigole !
Trois petits garçons font les foufous devant nous et me
demandent de les prendre en photo. Je leur montre ensuite, ils éclatent de
rire !
Le ciel se noircit au-dessus du temple et ce qui devait
arriver arriva : la drache ! On court se réfugier sous les arcades du
temple, tout en se dirigeant vers la porte Ouest par laquelle nous sommes
arrivés.
Tous les vendeurs couvrent leurs étals à la va-vite. Quand
il pleut ici, ça ne rigole pas, on est vite trempés !! On profite d’une
petite accalmie pour aller à l’échoppe Airtel juste en face de nous pour nous
acheter une carte sim locale. En effet, dans quelques minutes, nous allons dire
au revoir à Caro et Flo et ce sera bien pratique pour nous d’avoir un numéro
Indien pour communiquer avec guides et chauffeurs et avoir internet à
disposition au cas où !
Le mec dans sa cahute nous propose une carte qui dure 28
jours, 1,5 Gb par jour pour 1100 roupies. Il a juste besoin de faire une copie
du passeport et c’est tout bon. On vérifie quand même avec lui que ce sera bien
valide dans tous les états de l’Inde. On galère un peu à ouvrir mon téléphone
pour insérer la carte. On essaye avec un trombone, une épingle à nourrice trop
fine puis une autre. C’est bon. Il sort une carte sim d’un vieux téléphone et
nous la donne… on l’insère. Internet fonctionne mais il n’arrive pas à voir
quel est notre numéro. Il me fait installer l’appli airtel et ça fonctionne. Et
voilà, merci, au revoir !
Le soir, on se fait quand même la réflexion qu’on n’a rien
qui nous prouve que la carte est bien pour 28 jours, combien de données on a,
etc… c’est juste ce qu’il nous a dit ! En espérant qu’il ne se soit pas
embrouillé, hein ! Tout ce qu’on a, c’est une photo de lui dans sa
cahute !! Et d’ailleurs, en arrivant à Bangalore le soir, je suis obligée
d’activer le roaming pour que la carte fonctionne. On a changé d’état, on est
dans le Karnataka et c’est comme si c’était un autre pays !
Notre chauffeur nous retrouve là où il nous a laissés, au
bout de la rue en face de la tour Ouest de Meenakshi Temple. Nous disons au
revoir à Caro et Flo qui vont rentrer à leur hôtel en taxi. Nous, nous partons
en direction de l’aéroport !
La route est difficilement praticable, surtout en ville et
surtout après cette forte pluie ! Mais nous arrivons sans encombre à notre
destination, Ludo ayant fait le GPS. On sort toutes les valises sous la pluie
qui a repris. On remercie le chauffeur, on lui donne un petit pourboire pour
ces quelques jours passés ensemble. Il ne nous remercie pas, nous dit à peine
au revoir et ne nous souhaite pas du tout bon voyage. Il est un peu étrange
quand même…
Après une heure et demi de vol, nous arrivons à Bangalore,
où nous passerons la nuit. Il nous faut trouver un taxi pour rejoindre l’hôtel.
Dans le hall des arrivées, il y a des guichets comme des guichets de location
de voiture. On s’adresse à l’un qui nous propose 1500 roupies pour une voiture
7 places. On est 8 mais en mettant un enfant sur les genoux, ça devrait aller.
Il compte le nombre de valises et n’est pas trop sûr de lui… On demande aussi
le prix au voisin parce qu’on trouve ça un peu cher quand même pour faire 10
kilomètres… Le voisin est plus cher ! Ok, ok, on prend la voiture 7
places.
Nous retrouvons le chauffeur juste en sortant de l’aéroport
et il nous guide jusqu’à sa voiture. Le hall extérieur de l’aéroport est
étonnant : de la musique à fond, des lumières partout et des
commerces ! On dirait presque une ambiance de fête foraine !
Bon… comment fait-on pour mettre tout ça dans la voiture maintenant… Les deux plus grosses valises vont sur le toit de la voiture. On les attache peut-être ? « Non, non, c’est ok. »
Tout le reste rentre dans le coffre. Trois enfants sont serrés comme des sardines sur deux sièges dans le coffre, trois adultes et un enfant à l’arrière et moi devant. Allez, c’est parti ! La sortie de l’aéroport est impressionnante, on a l’impression d’être en Europe : grandes avenues, route nickel, ça change de l’accès à l’aéroport de Madurai !!
Très vite, on tourne dans un petit village pour éviter la
route à péage : dos d’âne, trous énormes, voitures dans tous les sens. On
pense à nos valises sur le toit… Mais c’est bon, on arrive vite à
l’hôtel !
Oh joie ! Il y a un McDo juste ici ! On sait déjà
où on va manger !
On récupère les chambres mais la première qu’on ouvre n’est
pas prête. Le lit n’est pas fait. On a réservé trois chambres : deux
chambres triples et une chambre double. Le problème c’est que dans les chambres
triples, il n’y a qu’un grand lit donc on ne sait pas trop comment on va
répartir les enfants… mais comme il y a un petit canapé, en plus, on se dit
qu’on peut être à 4 par chambre finalement. Guilhem demande à un mec de l’hôtel
si on peut transformer le canapé en extra bed et il dit oui donc c’est parfait.
Le problème, c’est qu’entre temps, Ludo et Emilie étaient déjà descendus
demander une troisième chambre en remplacement de celle qui n’était pas prête.
Mince… Le gars de la réception nous dit qu’il faudra voir avec le manager si on
ne peut payer que 2 chambres finalement.
Allez, on a faim et la fatigue commence à se faire
sentir : direction le McDo ! Pas de bœuf mais du poulet et des
frites. C’est très bien pour ce soir.
En retournant à l’hôtel, le manager nous attend dans le hall
pour nous informer que ce n’est pas possible d’ajouter un lit supplémentaire
dans les chambres et que, comme on a réservé 3 chambres, on paiera 3 chambres.
D’autant qu’ils nous en donné une autre très bien en remplacement de celle qui
n’était pas prête. Mince… comment on s’installe alors ? Adrien est épuisé
mais il ne veut pas dormir avec Alexis. Guilhem et Emilie ne veulent pas trop
se séparer de leurs enfants donc finalement ils prennent une chambre pour eux
quatre. En rapprochant le petit canapé du lit, ça fait une extension
suffisante. Et nous, on se sépare en deux : Ludo et Alexis d’un côté,
Adrien et moi de l’autre. Les dents tout juste lavées, les enfants s’endorment
quasiment instantanément !
De mon côté, je contacte Harish, notre chauffeur de taxi pour arranger le transfert vers l’aéroport du lendemain matin. Celui de l’hôtel est beaucoup plus cher ! Harish est encore réveillé, c’est une chance !
J'adore le rythme de ton récit 👍
RépondreSupprimerMerci !! C'est une chance parce que c'est notamment écrit pour toi ! ;-)
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