J4 - Sur la route de Periyar
Jeudi matin, nous avons dû quitter notre petit paradis de Kumarakom. Au départ, nous étions réticents à aller dans ce luxueux resort parce que ça ne correspond pas du tout à notre façon de voyager habituellement. D’habitude, on a plus envie de se frotter à la vie locale et prenant des hébergements moyenne gamme, un peu plus proches des villages ou des villes. Au Coconut Lagoon, on était vraiment en-dehors du monde parce qu’on ne pouvait y aller que par bateau. Cela demande donc un peu d’organisation pour en sortir. C’est évidemment possible mais cela crée une barrière. Et puis tout était fait pour qu’on ait envie de rester sur place je dois dire. On avait même tout un tas d’activités déjà incluses dans le prix de la chambre. Bref… une très belle parenthèse !
Avant de partir, on a rapidement fait un tour au butterfly
garden de la propriété. On n’avait pas eu le temps la veille. Le personnel de
l’hôtel est venu chercher nos valises dans nos bungalows et les a chargées sur
le bateau. On s’habitue très vite au monde du luxe !!
Sur le bateau qui nous ramène vers notre minibus et notre
chauffeur, nous prenons quelques photos de famille et profitons des dernières
vues de backwaters, l’un des sites emblématiques du Kerala.
Nous retrouvons notre chauffeur qui n’a pas l’air de si bonne humeur je trouve… Nous prenons la route de Periyar.
Environ 3h30 de route
au programme, ce sera plutôt 4h30. On traverse quelques villages voire même
petites villes avant d’entrer dans la montagne. Il y a du monde sur la
route : autobus, camions, tuktuk, scooters. Adrien montre des signes de
faiblesse… je lui refile un comprimé de Cocculine. Echec. Petite pause
please ! On a roulé une heure. Florent descend aussi avec nous pour se
dégourdir les jambes. En effet, on ne peut pas dire qu’on prend l’air parce que
c’est suffocant : chaud et humide à souhait ! Allez, c’est
reparti ! Benjamin n’est pas au top de sa forme non plus. On s’arrête, on
repart. Le saladier qu’on a apporté trouve son utilité… Adrien déplore dans un
sanglot : « il marche pas ton médicament ! » En effet,
c’est un gros flop. Pour moi, en revanche, c’est un succès ! Malgré la
route en lacets, les accélérations et coups de frein permanents pour doubler ou
éviter de se prendre un véhicule en face, je n’ai aucun mal de ventre !
Incroyable !
Nous nous arrêtons au milieu d’une forêt d’hévéas qui sont exploités pour leur sève. Cette fois-ci, tout le monde sort prendre l’air !
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Petite forme pour notre Adrien... |
On a l’impression qu’on ne va jamais arriver… On a pas mal grimpé dans la montagne avant de redescendre un peu. Dernier arrêt respiration : Florent a repéré une église qui devrait valoir le coup d’œil. Et en effet, qu’est-ce que c’est que ce bâtiment de fou ? Il y a même une grotte. C’est un peu étrange… Par contre, l’air est beaucoup plus frais à cette altitude, ça fait du bien de sortir sans étouffer ! Après les rizières du Kerala, nous voici au milieu de plantations de thé. Il y en a à perte de vue.
Quelques minutes après l’église, nous arrivons devant la Connemara Tea Factory. Le propriétaire des lieux, Benny Abraham, nous fait la visite. L’arbre à thé peut atteindre 15m de haut mais il est taillé à environ 60 cm pour que les femmes puissent ramasser les feuilles facilement. Cela fait donc comme des petits buissons. L’arbre à thé fait partie de la famille des camélias, dont il existe 3000 variétés. On ne récolte que les feuilles vert clair, les plus jeunes. 4 feuilles pour du thé noir, 3 feuilles pour du thé vert et juste le bourgeon pour du thé blanc. Pour nous expliquer le processus de fabrication, on a droit à un petit power point. Les feuilles sèchent pendant 24h dans une grande cuve. Puis elles sont mises dans un broyeur. Elles passent ensuite sous des rouleaux selon le process CTC : Crushing, Tearing, Curling. Ecraser, déchirer, enrouler. Cela fait des petites boulettes de feuilles de thé broyées qui sont ensuite aplaties sous 4 ou 5 rouleaux. Toutes ces étapes permettent aux feuilles de libérer l’enzyme polyphénol et le tanin qui donnent leur saveur au thé. Après cela, place à 1h30 de fermentation dans des grandes cuves puis passage en cuisson dans un four à 100°C. Pour 1 kilo de thé, il faut 4 kilos de bois de chauffage. On en fait ensuite des petits granules ou de la poudre selon la force du thé que l’on souhaite obtenir.
On passe dans l’usine voir cela de plus près. Il y a un
bruit assourdissant !! Ludo note que des casques anti-bruit ne feraient
sans doute pas de mal aux employés de l’usine ! Adrien est écoeuré par
l’odeur dans la salle de la fermentation. C’est vraiment une odeur de thé mais
très forte !! Le pauvre…
A la fin de cette visite, dégustation bien sûr ! Et
photo avec le maître des lieux ! Il parlait quelques mots de français,
cela nous a permis de mieux comprendre. C’était vraiment très
intéressant !
Nous reprenons la route, non sans avoir fait quelques
emplettes à la boutique !
Deuxième visite avant de rejoindre notre hôtel : un
jardin d’épices. Le chauffeur insiste pour nous amener à un certain endroit
mais nous insistons pour aller chez Abraham (qui n’est pas de la famille du
gars du thé) parce qu’il est recommandé dans les guides. Dommage pour les
autres qui sont sans doute des copains du chauffeur.
On se pointe comme des fleurs devant la grille en demandant
une visite. Pas de problème, le propriétaire des lieux commence à nous faire
visiter son jardin en français ! Noix de muscade, cardamome, poivre,
basilic (mais plus fort que ce que nous avons dans nos potagers), cacao, café,
bananes, clous de girofle, gingembre et j’en passe… le nombre de variétés d’épices
et de fleurs est assez impressionnant, surtout dans un si petit espace. Il nous
fait sentir toutes les feuilles ou presque ! Et puis, alors qu’on croyait
que c’était tout, on fait le tour de la maison et on se retrouve comme au
milieu de la jungle avec des arbres à cardamome de tous les côtés. C’est sa
plus grosse production. Mais il y a aussi une autre sorte de cacao, du chilli
bien sûr et tellement d’autres que j’ai déjà oubliés… Il nous fait même sentir
du 5 épices qui est en fait une seule épice et pas un mélange de 5 épices
différentes comme son nom le laisse penser. Ce petit tour est assez fou !!
Comme on n’avait pas payé de ticket d’entrée, on laisse un pourboire et bien
sûr, on passe dans son petit magasin qui est en fait une petite pièce au-dessus
de sa maison. Tout ce qu’il vend ou presque vient de son jardin, c’est
impressionnant. Attention à vous, ça va piquer en rentrant !! Alexis est
tout content de trouver un petit assortiment tout prêt qu’il pourra montrer à
sa classe.
Adrien a un peu repris des couleurs pendant cette fin de
visite. Je crois qu’il a combiné mal de ventre et mal des transports tout au
long de la journée et le spasfon fait enfin effet en cette fin d’après-midi.
Ouf !
Nous arrivons à l’hôtel très rapidement après cette visite
passionnante. C’est un hôtel surprenant, au cœur de la végétation avec
plusieurs grosses bâtisses. Les trois familles sont séparées mais les chambres
sont très grandes. Nous en avons d’ailleurs plutôt deux en une avec un grand
lit aussi pour les enfants. Et même deux salles de bain !
On doit assez vite s’organiser pour réserver notre repas du
soir parce que le restaurant ne fonctionne que sur commande préalable. Soit… on
est tous un peu K.O. après cette journée de route quand même. D’ailleurs, on a
tous quasiment rien mangé à midi : quelques petits saucissons français,
des petites bananes du Kerala et voilà ! Le copieux petit-déjeuner du
Coconut Lagoon nous a bien tenu au corps !!
Avant de nous installer dans les chambres, nous faisons une
petite réunion pour décider du programme du lendemain. On a réussi à accaparer
le mec de la réception pour bien comprendre les options qui s’offraient à nous.
On fait une croix sur les 3 heures de jeep dans la jungle. Un peu trop pour les
enfants et sans aucune garantie de voir des animaux ! On va tenter une
croisière sur le lac à la place. Croisons les doigts !
Nous envahissons de nouveau la salle de restaurant vers
19h30. Nous avons bien pris soin de commander des plats sans chilli et sans
poivre, juste histoire de pouvoir sentir le goût de ce qu’on mange !! Et
on s’est régalés ! On est restés avec Guilhem et Emilie à papoter pendant
que les enfants se racontaient on ne sait pas trop bien quoi. En tout cas, ça
rigolait beaucoup !
Pauvre Adrien !
RépondreSupprimer& maintenant j'ai sardou dans la tête avec le connemara !
Ahah !! Désolée, c'est pas fait exprès !!
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