Jour 8 - Des hauts et des bas

Quelle nuit !

2h du mat’ : boum ! M***e, il est tombé ! Adrien a plongé de la couchette du haut… évidemment, il hurle, évidemment, ça nous réveille, évidemment, on ne peut pas faire comme si de rien n’était… On s’en sort bien, enfin surtout lui. Il a une bosse sur la tête et un petit bobo au dos. Je lui propose de s’installer à côté de nous pour le reste de la nuit, ce qu’il accepte directement ! Bonne proposition sauf qu’on n’a qu’un lit de 120cm dans ce van donc à 3… disons qu’il y en a un qui va mieux dormir que les deux autres !

7h10 : on me fait toc toc dans le dos.

« Mmmmmmh… ???

- J’ai envie de faire pipi.

- Je t’aide à mettre tes chaussures, tu mets ton manteau et tu y vas.

- Non, viens.

- Ok… »

Nuit terminée.

Le seul matin des vacances où on a un horaire à respecter, c’est celui qu’Alexis choisit pour dormir tard. Forcément, tout seul dans son grand lit, il est bien !! Il a du mal à émerger et la perspective de faire un tour en bateau pour voir les baleines ne l’excite pas plus que ça… Nous par contre, si ! Alors, zou, on se dépêche !!

Port de Húsavík

A 9h15, on est sur le ponton d’embarquement, right on time, prêts pour 3h en mer. La petite dame nous explique que la mer est agitée et qu’il lui semble que les enfants sont un peu trop petits. Pas d’obligation de l’écouter mais elle préconise tout de même qu’on annule. Ce sera remboursé évidemment si on n’est pas dispo sur un autre créneau. Il vaudrait mieux attendre mercredi après-midi (soit le surlendemain), la mer sera plus calme. Hum… ça ne nous arrange pas des masses ça. On doit poursuivre notre route ; au mieux on pourrait faire une excursion au départ d’Akureyri le lendemain mais la mer sera toujours agitée… Et on a vraiment envie de faire cette sortie baleines. On explique aux enfants que ça va bouger pas mal dans le bateau et on leur demande s’ils sont toujours partants. Réponse des enfants : moyen. Réponse des parents : ok, on va y aller quand même.

Avant de monter à bord, il faut s’équiper : une combinaison et un gilet de sauvetage pour les enfants, une combinaison et un genre de cape pour les parents. Ça commence très bien, Adrien ne veut pas enfiler la combinaison parce qu’elle est moche. On lâche l’affaire, on équipe Alexis et on s’habille nous et là, miracle, il veut bien enfiler sa combi à condition qu’on l’aide ! Ce qui était évidemment prévu dans le plan initial. Nickel !! On trouve une place à bord, on est fin prêts !

So far so good

Ils ont l'air très à l'aise !

On a deux guides à bord en plus du capitaine. Ils sont absolument adorables et prévenants.

Il nous faut à peu près 15 minutes pour sortir du fjord et partir à l’assut de l’Océan Glacial Arctique. Très rapidement, Alexis me glisse : « c’est un peu nul ». Parfait, il nous reste un peu plus de 2h30 d’excursion ! Et là, on commence à sentir les vagues et très vite, on sent qu’on a fait une erreur. Sans se parler, avec Ludo, on pense la même chose : « pourquoi faisons-nous subir cela à nos enfants ? ». En fait, c’est tout simplement horrible. Adrien est prostré sur le banc, il ne bouge pas et pâlit à vue d’œil. Ludo et Alexis donnent le change tandis que moi, je n’en mène pas large. Les guides passent nous voir pour nous rassurer et nous dire que le bateau peut affronter des mers bien plus agitées que cela mais le problème ne vient pas du fait qu’on a peur... mais juste du fait que nos estomacs essayent de sortir de notre corps !!! Je suis la 1^ère à flancher et à arroser la coque. Adrien ne tarde pas à remplir le grand pot de yaourt qu’on avait pris à bord. Je ne sais pas exactement combien de temps il nous reste mais je sais que ça va être très long…

A un moment, le bateau change de cap et on se retrouve super exposés au vent. L’adorable guide vient pour nous déplacer vers l’arrière où il reste quelques places assises. Adrien est toujours prostré, la tête dans son pot de yaourt. Il veut rentrer au port et il s’en fiche des baleines, il ne veut pas les voir. Ni baleines, ni dauphins, ni orques, ni rien du tout, il s’en fiche de tout.

La bonne nouvelle, c’est quand le guide annonce qu’une baleine à bosse est en vue. Au moins, on ne sera pas venus pour rien ! Quand on avance au ralenti, on tangue beaucoup moins, je respire un peu. Et la baleine est là ! Sa queue, son dos, sa tête qui remonte comme un bouchon, le pshhhhhhit de sa respiration. C’est fascinant. Alexis en profite pleinement, c’est assez magique.

Une autre baleine pointe son nez et semble vouloir jouer un peu. Elle sème tous les bateaux (on était 3 sur la zone) donc on la poursuit. Remise en route du moteur. Oh là… pas cool… Ludo part à l’avant pour profiter du spectacle et tenter de filmer. A l’arrière, on en prend plein la gueule. Alexis fait des vols planés dans le bateau et apprécie beaucoup moins la promenade. Adrien et moi, on se décompose gentiment. On est tous les trois frigorifiés par le vent. Quand Ludo revient, il filme toujours, je lui fais un petit signe que ça ne va pas. En un quart de seconde, je lui redonne la surveillance des enfants et le pot pour Adrien et j’arrose de nouveau la coque. J’arrose même une baleine au passage ! Au moins, je l’ai bien vue !! Adrien daigne se tourner un peu et profite aussi du spectacle : pshiiiiit de baleine, le dos, la queue et la tête. Je m’éloigne un peu et retourne sur le côté du bateau. La baleine me suit. Oui, oui, tout à fait !!! J’ai repris un peu mes esprits et je sors mon appareil photos. Je shoote un peu au hasard mais elle est quasiment collée au bateau donc on la voit ! 

En un coup de nageoire, elle s’éloigne. Je la revois quelques minutes après au loin. Je sens que j’ai repris un peu de vigueur donc je retourne à l’arrière avec Ludo et les enfants. Tout au long de l’excursion, les guides viennent nous parler régulièrement, nous rassurent, espèrent qu’on profite quand même de voir les baleines, etc. Tous ceux qui sont à l’arrière du bateau ne sont pas au mieux de leur forme. Comme c’est l’endroit le plus stable, c’est là qu’ils envoient les plus sujets au mal de mer. Du coup, on forme une belle brochette sur le banc arrière !

La délivrance est enfin annoncée au micro, « it’s time to say goodbye to the whales and head back to Húsavík ». Yes !!! Je ne sais bien combien de temps dure le retour mais c’est tellement long… Adrien est blotti contre moi. On lui parle, il ne répond pas. En fait, il s’est endormi. J’ai fermé les yeux longtemps aussi, ça m’a fait du bien. Le guide annonce 15-20 minutes avant d’arriver au port. Je mise sur 15 et je commence à compter. 

Vous restez encore un peu vous ?
Parce que nous, on rentre !!

Enfin, on accoste. On va pouvoir se délester de quelques épaisseurs. Adrien se réveille de sa sieste tout sourire, Alexis a le sourire jusqu’aux oreilles également. Ouf ! Ils ne sont pas traumatisés ! Moi, j’ai encore un petit moment de flottement mais une fois les combinaisons retirées, je respire mieux et je reprends mes esprits. Le capitaine vient nous parler deux minutes pour savoir si tout va bien. Un des guides vient dire un petit mot sympa en français à Adrien. We did it ! On a vu les baleines ! Et surtout, on est heureux que nos enfants en aient profité aussi un peu et qu’ils ne nous en veuillent pas de les avoir traînés dans cette galère !

Ils ont le sourire, ouf !!

On gardera donc tous les 4 un très beau souvenir des baleines mais on n’est pas près de remonter sur un bateau de sitôt !!

On remonte doucement vers le van, je prends quelques photos du port et on s’arrête pour visiter l’église. Pour la petite anecdote, le port de Húsavík avec l’église en toile de fond est une des deux photos affichées dans notre van à l’arrière (la 2^ème, c’est Jökulsárlón).

J'adore... les bateaux devant les montagnes enneigées, 
le ciel bleu. J'ai pris 10 fois quasiment la même photo !!

On n’est pas encore tout à fait remis et surtout on est transis de froid alors on regarde les photos et les vidéos des baleines dans la chaleur du van. Ludo en profite pour faire sécher ses chaussures devant la soufflerie du chauffage. C’est très efficace !

Une fois réchauffés, on se met en quête d’un supermarché ou d’une boulangerie pour acheter du pain pour nos sandwiches. C’est une boulangerie qu’il y a en 1^er sur notre route ! Ils ont toutes sortes de pains spéciaux, principalement avec du fromage quand même et toutes sortes de pâtisseries qui ont l’air délicieuses. Aujourd’hui, notre estomac n’est pas franchement disposé donc on laisse les enfants choisir des beignets au chocolat. Finalement, surprise, celui d’Alexis est au chocolat-orange, et d’ailleurs ce n’est pas vraiment un beignet mais c’est un régal !

Une fois rassasiés, c’est le musée des baleines qui nous attend. 

Toute l’économie de Húsavík tourne autour de la mer : la pêche et la baleine. Au milieu des années 90, ils ont commencé à créer un petit musée de la baleine, juste par passion. Le tourisme devenant de plus en plus important, ils ont continué à investir dans ce musée et se sont colossalement agrandis après avoir gagné une bataille contre Reykjavík pour obtenir le squelette d’une baleine échouée sur les côtes Islandaises au début des années 2000. C’est qu’il faut un sacré bâtiment pour accueillir une pièce de cette taille !! La visite est hyper intéressante, avec beaucoup de photos, d’explications, de squelettes, de vidéos. On en apprend sur les différents types de baleine, ce qu’elles mangent, leurs migrations à travers les océans, la chasse qui n’est d’ailleurs pas interdite en Islande, etc… A 18h, on se fait virer parce que le musée doit fermer.

Ce soir, on a prévu de dormir à Akureyri, 2^ème ville la plus importante du pays en nombre d’habitants (13000 tout de même !). Sur la route, on s’arrêtera à Goðafoss, la chute des dieux. La légende raconte qu’après avoir opté pour le christianisme en l’an 1000, l’un des chefs de la région aurait jeté les effigies des dieux nordiques païens dans cette cascade.

Goðafoss

Encore une superbe cascade…

Le ciel se lève pour notre arrivée sur Akureyri, jolie petite ville posée en bord de fjord. La route est pour nous, on ne se lasse pas de ces paysages grandioses.

Montagnes zébrées

Peu avant Akureyri

Le camping Hamrar où on pose nos valises pour la nuit est gigantesque et hyper bien équipé. Pour une fois, c’est un peu organisé avec un accueil, des sanitaires par zone, des salles communes et surtout des aires de jeux de fous !!! Les enfants sont aux anges. On en profite pour gérer un peu d’intendance et faire une lessive.

Dernière frayeur...

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