Jour 6 - Les Fjords de l'Est dans la brume

Petite routine du matin : habillage de toute la famille, rangement du lit du bas pour faire un peu de place dans le van, préparation du petit déj’ et des affaires de toilette et direction la salle commune pour manger au chaud et charger ce qui doit l’être (pour ce matin, c’est ordi).

La salle commune de ce camping est toute petite et les toilettes/douches donnent directement dedans donc il y a beaucoup de passage. Comme d’habitude, deux douches, deux lavabos, deux éviers de vaisselle et quatre toilettes pour tout le camping. Ici, il y a la queue ! On quitte Höfn, capitale de la langoustine sans tarder, direction les fjords de l’Est. On a pas mal de route au programme de la journée mais les paysages s’annoncent grandioses. Enfin, ça, c’est ce qu’on croyait… On a des nuages bas et de la pluie quasiment toute la journée donc on n’apprécie pas à leur juste valeur ces merveilles.

Dernier coup d’œil aux glaciers en quittant Höfn

Port de Höfn

Après une trentaine de kilomètres, on fait un petit arrêt à Stafafell pour son église en bois toute mignonne. C’est l’une des plus vieilles d’Islande (1866). On dirait un vieux grenier avec son parquet qui craque. A l’entrée, on doit retirer ses chaussures.

Eglise de Stafafell, toute petite !

C'est bleu mais ça reste très sobre à l'intérieur

On coche une case des vacances d’Adrien : visiter une église !

Autour de l’église, un petit cimetière enherbé et arboré et des moutons pour garder le tout.

Ils nous montrent le chemin

Des cygnes à l'heure de la baignade

Peu avant 12h, après avoir tourné autour du 1^er fjord de la journée, Adrien nous fait une alerte mal au ventre, ce qu’on prend très au sérieux parce que chaque fois ça s’est concrétisé en vomito… On a gardé un grand pot de yaourt exprès pour ce genre de situation, histoire d’avoir un récipient sous la main. Adrien est au taquet et le prend tout seul dans le placard. C’est un chef. On s’arrête dès que possible en bord de route pour lui faire prendre l’air. Je lui propose de prendre ma place à l’avant ce qui le réjouit d’avance ! Il s’installe puis change d’avis direct. Il retourne à l’arrière mais à peine la ceinture en place, il rechange de couleur vers le blanc. On ressort marcher un peu. Puis finalement, il croque dans une pomme. Il reprend des couleurs, on y va. Mais le chauffeur y va un peu plus doucement dans les virages. Et finalement, on profite de la 1^ère aire de pique-nique qu’on trouve pour nous arrêter. Il pleuviote et il fait froid donc on mange dans le van. Le repas est très frugal, on finit les stocks.

Cette petite aire de pique-nique est assortie de cabines de toilettes qu’une madame vient juste de nettoyer donc c’est parfait !

Et bien sûr, on a une petite attraction naturelle à découvrir : une mignonne petite cascade !

A l'aire de pique-nique

Après cette pause rafraîchissante, tout le monde semble d’attaque pour les prochains fjords aux noms imprononçables : Stöðvarfjörður, Fáskrúðsfjörður, Reyðarfjörður. Chaque fjord a son patelin du même nom sur une rive.

Dans le 1^er village, Stöðvarfjörður donc, on s’arrête rapidement car le Routard nous annonce du street art. On fait le tour de l’entrepôt sur le port qui a soi-disant été investi par les graffeurs mais cela ne nous emballe pas plus que ça. On passe.

Dans le 2^ème village par contre, on s’arrête plus longuement. 

Fáskrúðsfjörður

En effet, à Fáskrúðsfjörður, il y a une histoire partagée avec la France qui est particulièrement mise à l’honneur. Fin XIX^ème, début XX^ème, des marins Français venaient jusqu’en Islande pêcher la morue. Avec le temps, ils avaient installé une base à Fáskrúðsfjörður en y construisant un hôpital, une chapelle et en installant un cimetière. Les bateaux partaient de Dunkerque ou de Bretagne. La ville de Fáskrúðsfjörður est d’ailleurs jumelée avec Gravelines d’où partaient également des bateaux. Près de 5000 marins français ont perdu la vie dans ces eaux glaciales. Le vieil hôpital a été reconstitué il y 5-6 ans et abrite aujourd’hui un musée retraçant cette histoire. Vous avez dit musée ? C’est le moment de cocher la case des vacances pour Alexis !!

La guichetière, amoureuse des Français, nous fait le tarif senior et offre des cartes postales aux enfants ! Ce petit musée est drôlement bien fichu avec notamment une reconstitution plus vraie que nature de l’intérieur d’une goélette. Alexis est ravi de la visite !!

A la sortie, la dame du musée court vers nous avec un drapeau français pour nous prendre en photo avec. Elle nous explique que ce week-end aurait dû avoir lieu une petite fête de commémoration, comme chaque dernier week-end de juillet mais cela a été annulé à cause du coronavirus. On a raté chants, danses, buvette et dépôt de gerbe au cimetière… La dame était toute désolée de nous dire que son voyage en France initialement prévu pour septembre avait également été annulé. Elle croise les doigts pour l’année prochaine !

Pour le 3^ème fjord, on triche un peu parce qu’on coupe par un tunnel long de 6 kilomètres dans la montagne plutôt que de faire tout le tour. Le ciel est toujours plombé.

On quitte un peu la côte pour arriver à Egilsstaðir, principale ville de l’Est : environ 2300 habitants au compteur !! On en profite pour faire quelques courses avant de repartir vers notre point de chute de la journée : Möðrudalur. Les paysages sont assez fous avec canyon à gauche et farandole de cascades à droite ! Et tout à coup, un désert noir. Comme ça, sans prévenir, ils passent du tout vert au tout noir… drôle d’effet. Mais d’ailleurs, c’est pour ça qu’on passe à Möðrudalur, pour ses paysages désertiques.

Tout vert avec des cascades

Tout noir, inquiétant...

On arrive au camping sous la pluie, mignon petit camping jouxtant une ferme. On y trouve une petite église et des cabanes en bois au toit herbeux en guise de sanitaire et de salle commune. 

Cuisine, salle commune

Möðrudalur : camping, village, ferme, église

La salle commune vaut le détour à elle toute seule. On se croirait dans un refuge d’il y a 150 ans. On y cuisine le dîner car il y a quand même plus de place que dans le van mais on file manger dans le van, au chaud !

S'il ne faisait pas -50°C et qu'il y avait
un peu de lumière, ce serait
super sympa !

Pour clôturer cette journée merveilleuse du point de vue des enfants : pas de marche, visite d’une église et visite d’un musée, ils ont le droit de regarder Fort Boyard sur le téléphone de papa. C’est vraiment trop cool !!!

Aujourd’hui, nous n’avons pas eu de chance avec la météo et on s’est souvent dit que certains endroits devaient être carrément géniaux en plein été… ah mince, on est en plein été !!

>>> Jour 7 - Ça fume et ça cascade !